Certains livres bousculent, vous font sortir de votre zone de confort, vous remuent les tripes. C’est exactement le sentiment que j’ai eu tout au long de la lecture du roman « The Hate U Give ». Trois balles et la vie de tout un quartier bascule… C’est ça le quotidien d’un ghetto aux USA…
Avec « The Hate U give », Angie Thomas, auteure américaine, signe un roman fort et qui devrait marquer les esprits. Dans une interview vidéo, elle dit avoir trouvé l’inspiration en 2010 après l’affaire Oscar Grant : ce jeune homme a été abattu par la police. Elle s’est demandée comment elle réagirait si cela arrivait dans son quartier. Elle se met alors à écrire pour montrer le côté humain de chacun de ces drames.
The Hate U Give, un roman à lire en écoutant le rappeur Tupac !
D’ou vient le titre ? D’une chanson de Tupac ! « La haine qu’on donne aux bébés fout tout le monde en l’air ». De cette phrase, vont naître 500 pages de brutalité mais aussi de solidarité, d’amour et de haine. L’auteure est fan du rappeur, de sa philosophie de vie « Thug Life » : issu d’une famille militant dans les rangs des Black Panthers, Tupac est mort à 25 ans des suites d’une fusillade en voiture dont il a été la cible. Il est autant connu pour ses succès en rap que ses démêlés avec la Justice.
Une ado tiraillée entre deux mondes…
Dans le roman, Starr est une ado de 16 ans. Elle vit dans un ghetto mais est scolarisée dans les beaux quartiers « blancs ».
Starr doit son prénom au fait d’être l’étoile qui a guidé son père : de chef de gang à épicier, il lui aura fallu connaître toutes les galères et petits trafics d’un ghetto aux Etats-Unis avant de se poser, de construire une famille… et de vouloir, coûte que coûte, rester dans ce quartier malfamé pour y distiller un peu de bienveillance et d’espoir autour de lui.
Starr est au tournant de deux mondes qui se côtoient sans vraiment se voir ou chercher à se comprendre. Elevée dans le ghetto où a grandi son père, elle reçoit une éducation stricte dans une école privée de « Blancs » dans un autre quartier de la ville. Son coeur, ses attitudes, ses envies oscillent entre ses amies de quartier et celle des beaux quartiers.
Trois balles et la vie de Starr bascule
Mais lors d’une soirée organisée dans le ghetto, des coups de feu mettent fin à la fête, comme souvent. Cette fois-ci Starr repart précipitamment avec Khelil, son ami d’enfance, en voiture. Un contrôle de police sur le chemin du retour ett la vie de Starr bascule : le policier abat Khalil de 3 balles dans le dos.
Starr est la seule témoin en dehors du policier. Va-t-elle témoigner ? Comment son témoignage sera pris en compte pour rendre justice à Khalil ?
Justice pour Khalil ?
Le tableau est noir avec une lueur d’espoir. Entre ombre et lumière, chaque personne oscille sans que les chemins soient tranchés, tout tracés. Autant vous le dire, le langage est fleuri et certains dialogues tout droit sortis des jeunes des cités… mais ces excès de langage portent l’histoire, nous emporte dans ce quartier qui vit un huit-clos épouvantable…
La mort de Khalil n’est qu’un fait divers pour certains. Pour Starr, c’est le point de départ d’une nouvelle vie, d’une vie qui vole en éclats et qu’il faut continuer à construire.
Ce roman remue les tripes, vous bouscule dans vos certitudes, vous interpelle sur le traitement des faits divers par les médias. Tout au long du roman, je me suis dit « pourvu qu’ils ne la buttent pas, pourvu qu’ils ne la buttent pas… ».
A lire de toute urgence !
Sandrine Damie
« The Hate U give »
D’Angie Thomas
Nathan
Je vais courir me chercher ce livre cet après midi ! Merci pour ce partage ! bises