Les Quatre filles du Docteur March est un Classique de la littérature américaine. Publié en anglais en 1868, il a été traduit en français en 1890 pour la première parution en France… Mais comme dans tout roman traduit, le texte est-il fidèle à l’original ? Avec les Quatre filles du docteur March, vous avez ici un cas d’école. Quelle version lire ?
De Little women aux Quatre filles du docteur March
Ce classique de la littérature américaine, écrit par Louisa May-Alcott s’est inspiré de son époque et de son quotidien pour narrer l’histoire de quatre soeurs durant la Guerre de Sécession aux Etats-Unis. Les éditions Gallmeister présentent ainsi le roman :
« Dans une petite ville du Massachussetts, durant la guerre de Sécession, une famille modeste, quatre jeunes sœurs et leur mère, guette avec inquiétude chaque lettre du père parti au front. Mais rien ne peut arrêter la jeunesse, et la vie continue à façonner les destinées de Meg, l’aînée pragmatique et conformiste, Amy la frivole, Jo, la romancière en herbe et féministe avant l’heure, et la douce Beth, à la santé fragile. De l’enfance à l’âge adulte, confrontées à la découverte de soi, elles partagent une joie de vivre débordante apprenant la sororité, l’amitié mais aussi le sacrifice. Ensemble, ces quatre adolescentes impétueuses sauront réclamer à ce monde bien plus qu’il ne semble pouvoir leur offrir. »
Les puristes et les personnes bilingues anglais ont eu une réponse toute trouvée quand on demande quelle version lire : la version originale en anglais, bien sûr. Et c’est là que vous découvrirez que le roman s’intitule en anglais « Little women« . On est bien loin des 4 filles et de leur père, non ? Du coup, j’ai cherché quelques informations en ligne pour comprendre un peu comment la traduction de ce classique s’était faite, et je suis tombée sur cet article :
Et de fil en aiguille, je me suis lancée dans le résumé de cette étude universitaire sur le roman : « De Little Women de Louisa May Alcott aux Quatre filles du docteur March : les traductions françaises d’un roman de formation au féminin »
Les quatre filles du Docteur March aux Editions Hugo Poche
Comme dit en préambule, cet ouvrage est paru en 1868 aux USA, et connait alors un succès immédiat. Sa traduction française est assurée par Pierre Jules Hetzel en 1880 pour la publier en tant que roman jeunesse. Il faut noter qu’il publie alors le roman sous le pseudonyme de P.-J. Stahl, Les Quatre filles du docteur Marsch d’après L.M. Alcott.
Depuis, il lui a été reproché son remaniement du texte et l’ajout de certains passages. C’est d’ailleurs à lui que l’on doit ce titre des « Quatre filles du Docteur March ». C’est cette version traduite qui a été retenue par l’éditeur Hugo Poche…. et que j’ai choisie car sa couverture a attiré mon regard ! La photo de couverture est tirée du film éponyme réalisé par Greta Gerwig. Sans elle, je crois que je n’aurais pas eu la curiosité de me plonger dans ce Classique (‘est vrai, la couverture influence beaucoup mes choix !).
A partir du moment où l’on connait le parti pris du traducteur de revoir l’histoire en ayant lu les articles décortiquant la problématique de la traduction, on a un révélateur des tabous et autres idées de « bien pensance » de la France de l’époque. Cette traduction révèle ainsi l’histoire de la guerre de Sécession avec un regard étranger. Largement inspiré de la vie de l’autrice, ce récit au féminin fait la part belle à Jo parmi les 4 soeurs…personnage qui semblerait le plus proche des traits de caractère de l’écrivaine.
Au final une lecture agréable, des portraits de femmes en devenir réussis même si l’on garde en tête qu’ils sont édulcorés par rapport à sa version originale.
Certes, Hetzel a voulu gommer le caractère affirmé de ces femmes trop indépendantes à son goût. Il n’en reste pas moins que même avec le vernis de la morale de l’époque, leurs parcours se démarquent de ceux de la plupart des filles de la fin du 19e siècle.
Toutefois, l’envie de lire une nouvelle version plus proche de la version anglaise me titille désormais !
Je n’ai pas encore choisi entre la traduction des Editions Gallmeister et celle de PKJ. A suivre !
Votre enfant est passionné de manga ?
La version du roman en manga éditée par NobiNobi pourrait bien lui plaire 🙂
Et vous, quelle version vous tente ?
Sandrine Damie