« Hôtel Castellana, destins croisés dans l’Espagne de Franco » apporte un éclairage saisissant sur la vie en Espagne sous le régime de Franco. Un jeune texan débarque dans ce riche hôtel de Madrid où travaille l’énigmatique Ana…
Dans ce roman historique, Ruta Sepetys apporte un éclairage passionnant autant qu’effrayant de l’Espagne sous la dictature de Franco. Les 3 protagonistes principaux prennent tour à tour la parole pour raconter leur vision de l’époque.
Daniel Matheson, 18 ans, fils d’un richissime texan accompagne ses parents en Espagne car son père va signer un contrat historique avec Franco dans le secteur pétrolier. Loin des mondanités, Daniel veut comprendre le monde qui l’entoure, et vivre de sa passion : le photojournalisme.
Ana, est femme de chambre à l’hôtel Castellana. Elle a la responsabilité de la famille Matheson, devant répondre à leurs moindres envies. Peu à peu, elle noue une relation singulière avec Daniel, et lui ouvre progressivement les portes de son monde, empli de secrets.
Puri, est la cousine d’Ana. Fille unique, elle est religieuse dans un orphelinat. Au fil du roman, elle s’interroge sur le devenir des enfants, les méthodes d’adoption… et sa propre histoire.
Le roman vous entraîne bien au-delà de la romance qui va naître entre Dan et Ana. Il offre une galerie de portraits et de points de vue différents sur la vie en Espagne sous Franco. Vous y croiserez un matador au destin brisé, des enfants volés, un journaliste américain bienveillant, de riches américains loin des préoccupations quotidiennes des Espagnols…
Ce roman se vit comme un huis-clos. La dictature, la pauvreté, la peur omniprésente, le silence, la Guardia Civil, les secrets, les délations…. Durant 36 ans ! Et le roman se termine sur une note d’espoir. Un retour en Espagne 18 ans plus tard montre à Daniel que le pays se modernise, même si les silences sont encore lourds et assourdissants.
Présentation du roman par l’éditeur : Hôtel Castellana
« Madrid, été 1957.Passionné de photographie, Daniel Matheson, 18 ans, découvre l’Espagne à travers l’objectif de son appareil. Il loge au quartier général de la haute société américaine : l’hôtel Castellana, où travaille la mystérieuse Ana Torres Moreno. À mesure qu’ils se rapprochent, Ana lui révèle un pays où la dictature fait régner la peur et l’oppression, hanté par de terribles secrets… »
Pourquoi faut-il lire Hôtel Castellana, destins croisés dans l’Espagne de Franco ?
Pour connaître l’histoire d’un pays, certains me diront qu’il est préférable de regarder des documentaires, de se plonger dans les archives, de lire un livre d’Histoire. Mais pour une approche plus en nuances et une certaine distanciation, je préfère débuter par un roman historique. Peut-être est-ce que la fiction permet de « digérer » plus facilement les horreurs qu’elle raconte parfois ?
Pour écrire ce roman historique, Ruta Sepetys a enquêté durant 8 ans. Elle s’est nourrie tant de documents officiels que de témoignages personnels, d’avis d’experts sur l’Histoire, les relations internationales, ou encore les journaux de l’époque, etc. Il en ressort un roman vulgarisant l’Histoire de la dictature de Franco non pas d’un point de vue politique ou stratégique… mais vue par la population.
Suite à la lecture de ce roman, j’ai envie de me documenter sur ces enfants volés, largement évoqués… et j’ai aussi envie de décrocher mon téléphone pour en discuter avec ma tante installée en Espagne depuis plus de 50 ans !
Et peut-être, que comme moi, vous aurez du mal à quitter Daniel, Ana, Julia, Rafa, Miguel, Carlitos, Puri, Fuga et le quartier de Vallecas à Madrid.
Je vous recommande vivement ce roman avant un voyage en Espagne. C’est un récit ancré dans le réel, que les ados comme les adultes dévoreront rapidement (près de 600 pages tout de même !).
Sandrine Damie
Hôtel
Castellana, destins croisés dans l’Espagne de Franco
Titre original : the fountains of silence
De Ruta Sepetys
Faustina Fiore (Traduction)
Gallimard Jeunesse
19,00 € (broché) – 13,00 € (format Kindle)
1 thoughts on “Espagne : Hôtel Castellana, destins croisés dans l’Espagne de Franco”