« Il n’y a jamais de meurtre en l’île » d’Alexis Brocas est le polar idéal à glisser dans votre valise pour des vacances en Charente-Maritime. Quatre amis, la quarantaine passée, y ont élu domicile depuis quelques années suite à leurs déboires personnels ou professionnels. Mais voilà que l’un d’eux meurt subitement. Qui est derrière ce meurtre ? Et si l’île de Ré avait des secrets à vous révéler ?
L’intrigue : l’île de Ré et ses secrets
La 4e de couverture révèle juste ce qu’il faut de cette aventure îlienne pour vous donner envie de vous plonger dans le polar :
« Méfiez-vous des mouettes ! En particulier de celles de l’île de Ré : intelligentes, rusées, voire maléfiques, elles seraient capables d’unir leurs forces pour soulever des casiers à huîtres ! Selon le commissaire Colin, ce sont elles qui auraient provoqué la mort de Stéphane de Kerfol, prof d’histoire à la dérive, retrouvé le crâne défoncé sur une piste cyclable. Car, comme chacun le sait, il n’y a jamais de meurtre en l’île ! Fanny, Aymeric et Sébastien, les amis d’enfance de Stéphane, n’y croient pas. Comme lui, ils connaissent Ré, son histoire, ses légendes et ses chemins depuis toujours. C’est même là qu’ensemble ils se sont installés, la quarantaine passée, pour panser échecs conjugaux et professionnels. Un pour tous, tous pour un, les trois compères enfilent leurs capes de détectives, bien décidés à faire la lumière sur la mort de Stéphane.
Une chasse au trésor sous les remparts de Saint-Martin, des courses-poursuites dans les marais salants de Loix, des drones tournoyant au-dessus des ruines de l’abbaye des Châteliers et une grand-mère carburant au pineau des Charentes… L’île de Ré n’est plus ce qu’elle était ! «
Mon avis : un polar qui sent bon l’amitié
Je me suis régalée durant cette lecture. J’aime les polars et j’apprécie quand l’auteur joue avec le lieu où se déroule l’intrigue. Ici, vous allez arpenter, par procuration, les pistes cyclables de l’île de Ré, prendre un verre au bar du coin, rencontrer des vacanciers parisiens, faire la connaissances des locaux (parfois hauts en couleurs !), découvrir autrement les marées salants de Loix, etc.
Dans ce polar bien ancré à l’île de Ré, les trois amis endeuillés vont avoir fort à faire pour dénouer le fil de l’enquête, menée en parallèle des investigations de la Police. Des doutes aux premières certitudes, les longs mois de recherche vont aussi être l’occasion d’une introspection pour chacun.
En filigrane, il est question d’amitié (quel beau portrait de ce quatuor !), de choix de vie, de nostalgie de l’adolescence, et de la vie îlienne.
Extrait :
« J’ai pensé à Stéphane, à son attachement pour l’île, au jeu de piste qu’il nous avait organisé post-mortem sans le savoir, avec de vrais monstres à affronter au bout. J’ai pensé à sa vie d’adulte pas très heureuse, à la façon dont il avait prolongé le meilleur de son adolescence en nous réunissant ici. Maintenant nous vivions dans cette adolescence prolongée et j’étais heureuse de voir qu’aucun d’entre nous n’avait envie que cela s’arrête.' »
Je vous recommande vivement ce polar autant pour son intrigue que pour sa nostalgie assumée de l’adolescence et de son insouciance. J’en profite pour faire un coucou non dissimulé à Doudoune, Valérie et Isabelle. Que de bons souvenirs d’adolescence avec vous, non à l’île de Ré mais à Coutainville 😉
Un super polar sur l’île de Ré !
Sandrine Damie
Il n’y a jamais de meurtre en l’île
d’Alexis Brocas
Les presses de la Cité – Collection Terres Sombres
21 €