François Place n’a pas d’égal pour narrer des histoires lointaines à destination des juniors ! On se laisse emporter par son imaginaire teinté de réel pour découvrir des mondes inconnus.
C’est avec plaisir que je partage avec vous sa vision sur son parcours et ses livres.
Vous avez débuté en tant qu’illustrateur puis vous vous êtes fait rapidement remarqué pour votre talent d’écrivain. Dans laquelle de ces activités créatrices vous sentez-vous le plus à l’aise ?
J’aime autant l’écriture que le dessin, il me semble qu’on écrit toujours avec des images dans la tête et qu’on se raconte toujours des histoires lorsqu’on dessine. Ce sont des activités complémentaires qui explorent le monde sensible et qui font appel à la mémoire et à l’imagination.
Les écrits d’aventure semblent guider vos choix d’auteur. Quels sont les grands explorateurs qui vous ont marqué et pourquoi ?
Je lis les écrivains « voyageurs » contemporains comme Nicolas Bouvier, Redmond O’ Hanlon, Peter Matthiessen, Olivier et Jean Rolin, Colin Thubron et bien d’autres… Chaque époque porte une vision du monde différente, ce qui m’intéresse, c’est l’aller et retour entre cette vision particulière et l’exploration d’une région lointaine qui vient la perturber. Du coup, je préfère rechercher, parmi les récits de voyage anciens, ceux qui se démarquent des grands explorateurs. J’essaye d’aller dans les marges, de trouver des histoires singulières, écrite parfois par des anonymes. Cela me donne une couleur, une ambiance, mais, lorsque j’écris mes propres histoires, j’oublie un peu tout ça, je trouve mon propre fil conducteur pour dévider une histoire que je découvre en l’écrivant.
Dans « Le roi de la forêt des brumes », publié chez Gallimard Jeunesse en octobre dernier, vous avez illustré le long périple du jeune héros à travers la Chine. Dans trois précédents livres pour la jeunesse que vous avez écrits (« Le sourire de la montagne », « Les derniers géants » et « Le vieux fou de dessin ») l’Asie était également au coeur de l’intrigue. Qu’est-ce qui vous attire ou inspire particulièrement dans ces destinations ?
C’est difficile à dire. C’est peut-être à cause de la peinture chinoise et des estampes japonaises qui sont pour moi des supports de rêverie accessibles. Et puis il y a des rapprochements, le grand récit chinois « au bord de l’eau », plein de rebondissements, fait penser à la littérature picaresque ou aux romans de cap et d’épée. Mais c’est difficile de caractériser l’Asie comme une entité (tout comme l’Afrique ou l’Amérique). Mes « Asies » sont très imaginaires…
« Angel, l’Indien Blanc« , votre dernier roman, vient de sortir en avril. Vous nous faites voyager dans les terres australes au XVIIIe siècle. Est-ce une pure fiction ou vous vous êtes fortement documenté sur la période et la destination avant de vous lancer ?
C’est un roman assez peu documenté. La terre australe était au XVIIIe siècle une terre inconnue sur laquelle les savants européens fantasmaient beaucoup. Alors il est amusant d’en proposer une version, une de plus. J’ai lu des récits sur la terre de feu que j’ai beaucoup appréciés, mais qui m’ont assez peu servi pour écrire le livre.
Sur quel(s) projet(s) travaillez-vous aujourd’hui ? Quelle sera la prochaine destination que nous aurons le plaisir de découvrir sous votre plume ?
Je travaille sur une série de courts romans illustrés pour les lecteurs plus jeunes, une série d’aventures avec des animaux emmenés par un petit personnage qui s’appelle Lou Pilouface.
Propos recueillis par Sandrine Damie
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