L’album « Le dragon du Jour de l’An » de Marie-Hélène Lafond et Suzy Vergez est un conte à faire découvrir à vos enfants de 6/10 ans. Marie-Hélène Lafond partage avec nous son travail d’écriture et de création autour de cette légende taïwanaise.
Comment est née l’idée de ce conte autour du Nouvel an chinois ?
A l’époque, je cherchais à changer de registre pour l’écriture de mes textes. Aussi, me suis-je tournée tout naturellement vers les contes. Le thème du dragon s’est imposé de lui-même, car on le retrouve dans nombre de légendes, aussi bien en Occident qu’en Asie.
Au cours de mes recherches, j’ai découvert deux légendes concernant le Jour de l’An chinois : la légende chinoise du Nian, monstre mi-taureau mi-lion et puis cette légende originaire de Taïwan faisant intervenir un dragon. Toutes deux avaient un côté tragique, mettant en scène un monstre. Cependant c’est le fait que, dans la légende taïwanaise, il soit question d’un dragon et du courage d’une mère qui m’a le plus séduit.
Quelles ont été vos sources d’inspiration lors de l’écriture ?
Je n’ai pas vraiment fait de recherches pendant l’écriture. Je me suis simplement appropriée la trame générale de l’histoire et j’ai brodé autour, en humanisant les personnages – qui n’avaient pas de nom dans la version originale -, en essayant de décrire les lieux, les actions. Du fait que c’est une légende, on évolue dans un monde imaginaire, où le merveilleux et le fantastique ont toute leur place, sans qu’il soit besoin de « coller » au monde réel. J’ai donc laissé libre cours à mon imagination.
Pouvez-vous nous dévoiler son histoire ?
Il y a très longtemps, quand les dragons régnaient sur la terre et sur les mers, on ne célébrait pas le Nouvel An.
Dans un petit village de Taïwan, c’était même le pire jour de l’année, car bien des années auparavant, un homme avait eu le malheur de tuer un dragon des mers. Et depuis, le fantôme du dragon revenait les hanter chaque année dans la nuit du Nouvel An, réclamant le sacrifice d’un fils premier-né à manger, pour son appétit vorace !
Comme chaque année, quatre jours avant le Nouvel An, le prêtre du village s’en va prévenir la famille désignée pour le sacrifice.
Le sort tombe sur madame Teng, qui vient tout juste de perdre son mari et qui n’a qu’un seul enfant ! Alors que tous les villageois, résignés, trouvent le choix tragique, madame Teng, elle, refuse de baisser les bras. Elle décide de tout mettre en œuvre pour déjouer le sort et sauver son enfant.
Les aquarelles qui illustrent ce conte ont été réalisées par Suzy Vergez. Qu’aimez-vous dans son interprétation de l’histoire ?
Grâce à l’aquarelle, Suzy a su transmettre une extrême douceur à l’histoire, même quand les scènes sont dramatiques. Elle a su dépasser le texte en lui-même et transmettre dans ses illustrations son interprétation, sa touche personnelle. Du coup, les illustrations et le texte se complètent à merveille. Et c’est exactement comme cela que je conçois un livre illustré.
Après le conte, l’enfant peut découvrir un dossier d’information sur l’origine du Nouvel An chinois. Comment vous êtes-vous documentée pour réaliser cette synthèse ?
J’ai passé beaucoup de temps sur internet sur des sites spécialisés, mais aussi dans des bibliothèques, pour faire mes recherches au sujet des coutumes et rituels concernant le Jour de l’An chinois. Cette fête est beaucoup plus complexe que notre Jour de l’An à nous , Occidentaux. Elle court sur plusieurs jours qui tous sont empreints d’une symbolique particulière.
Le plus difficile a été de faire la synthèse de tous les rituels (souvent différents en fonction des différentes régions chinoises) pour n’en garder que l’essentiel et être la plus synthétique.
Pourquoi la maison d’édition a-t-elle fait ce choix de compléter le conte par un dossier documentaire ?
Vu la complexité de cette fête, d’un commun accord, nous avons convenu que des pages explicatives étaient nécessaires et évidentes.
Petite touche personnelle, j’ai souhaité rendre cette partie plus ludique en intégrant une recette de dessert traditionnel : le gâteau aux huit trésors, pour que les enfants puissent le réaliser (avec l’aide d’un adulte évidemment) et se mettre un peu plus dans l’ambiance de cette fête.
Et si vous aviez la possibilité de fêter le Nouvel an en Chine. Quelle région aurait votre préférence ? Quelle festivité / tradition organisée pour le Nouvel An chinois vous plaît particulièrement ?
Je ne me suis jamais posé la question. Je suppose qu’un voyage en Chine, quelle que soit la région, serait à coup sûr un émerveillement, que ce soit pour le Nouvel An ou à n’importe quelle période de l’année.
Mais concernant les festivités, j’adorerais évidemment assister à une danse du dragon, à l’envolée des lanternes et déguster un repas traditionnel !
« Le dragon du Jour de l’An »
de Marie-Hélène Lafond et Suzy Vergez
Editions Circonflexe
20 euros
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