Sorti en 2015 puis réédité en 2021 aux éditions 10/18, le roman « Le choc de Carnac » de Sophie Marvaud est une lecture à mettre sur la liste de vos envies pour vos prochaines vacances dans le Morbihan, du côté de la baie de Quiberon… et de Carnac évidemment !
Il y a quelques mois, ce roman m’a fait de l’œil dans une boite à livres. Habitant à quelques kilomètres de Carnac, je n’ai pas hésité une seconde, le glissant avec plaisir et curiosité dans mon sac. Et puis, je l’ai ajouté à ma pile de livres en attente de lecture… La polémique autour de la destruction de vestiges archéologiques à Carnac pour construire sur ce lieu un magasin de bricolage a déclenché un déclic dans ma tête : le moment était venu de débuter ce roman !
Que raconte « Le choc de Carnac » ?
« Le crime ne paie pas, même pendant la Préhistoire !
Le premier polar préhistorique.
Carnac, 4 700 avant J.-C. Trois peuples se partagent le territoire : les Pêcheurs de la côte, les Nomades de la Forêt-des-Buttes, et de nouveaux venus, les Cultivateurs, qui incendient les terres pour les défricher. Lorsqu’un homme chargé d’un message de paix est assassiné, la guerre semble inévitable. Trois femmes s’interposent alors : Lynx, une jeune nomade audacieuse, Paruline, la deuxième épouse d’un riche pêcheur, et La Vivace, une cultivatrice dévouée.
Leur enquête révèle peu à peu des secrets inavouables… Le sort de chaque peuple se jouera lors d’une grande cérémonie rituelle au milieu des menhirs. »
Mon avis sur ce roman au coeur de Carnac et de la baie de Quiberon
L’Histoire de l’ère préhistorique est faite de nombreuses hypothèses, avec plus de zones d’ombres et d’incertitudes que de vérités établies. Historienne de formation, Sophie Marvaux, l’autrice s’empare à son tour du sujet en proposant sa vision de la vie des peuples du néolithique du temps des pierres levées en s’appuyant un maximum sur les résultats de fouilles, les objets retrouvés, les lieux.
D’un côté, les clans des pêcheurs, de l’autre celui des chasseurs-cueilleurs, nomades des forêts… et au milieu les cultivateurs, derniers arrivés, qui déboisent de plus en plus la forêt pour vivre. Leurs modes de vie sont différents, leurs cultures et leurs langues également. Le Géant et les chamanes sont les seuls traits d’union et d’échanges entre ces peuples. Mais voilà que le Géant est cruellement assassiné (on lui a même mangé la cervelle !).
Alors que les clans sont sur le point de s’entretuer s’accusant mutuellement de la mort du commerçant itinérant, trois femmes vont s’interposer. Elles vont devenir les « juges de paix » partant ensemble sur les traces du meurtrier…
L’intrigue est bien ficelée et l’on imagine aisément le quotidien de ces hommes et des femmes grâce aux descriptions nourries mettant en scène de façon détaillée leurs probables coutumes, leurs émotions, l’environnement où ils vivent. L’autrice met beaucoup d’humanité dans ces clans qui déjà s’observent, se jugent, s’allient ou se défient au gré des décisions des meneurs.
L’intrigue se situe sur ce point de bascule de l’Histoire imaginée par l’autrice : ce moment où les humains décident de tuer des semblables pour prendre le pouvoir sur une terre, correspondant au prémices de la sédentarisation. Ce polar invite à s’interroger sur la violence de la société « moderne », sur les jeux de pouvoir, sur le difficile équilibre à trouver entre l’expansion et la préservation de la nature. La filiation et la transmission sont aussi au coeur des enjeux du livre.
Qui a tué le Géant, me direz-vous ? À vous de le découvrir en lisant ce roman !
Dernier point : les noms des lieux et des personnages sont le fruit de l’imagination de l’autrice. Pour éviter de se perdre dans ces noms inhabituels, elle en a dressé la liste en début d’ouvrage en indiquant les correspondances pour les emplacements de clans, îles et rivières.
Maintenant que j’ai goûté avec plaisir au polar préhistorique, il est temps pour moi de me lancer dans la lecture de la saga « Les enfants de la Terre » de Jean M. Auel. Elle m’attend sagement dans mon bureau depuis des mois !
Bonne lecture à vous !
Sandrine
Le choc de Carnac
De Sophie Marvaud
Editions 10/18
8,60 euros