« Le léopard d’argent » d’Anne Samuel nous téléporte dans le Bordeaux du XIIe siècle à travers l’incroyable itinéraire d’une jeune-fille peu ordinaire dont la broche semble venir d’un temps lointain…
Dans « Le léopard d’argent » d’Anne Samuel, Monalisa est élevée seule par Max, son père adoptif très protecteur. Sortie tout droit d’une valise trouvée par son paternel dans un meuble du musée qu’il dirige, ce dernier partage avec elle son amour du passé et de l’Histoire de l’art. Alors que ses amies rêvent de nouvelles technologies, le royaume de Mona est le musée de son père.
Pour ses 13 ans, son père lui organise un tête à tête autour d’un tableau « La comtesse de Tripoli » dont la restauration vient enfin de s’achever.
Une broche, un tableau, un chandelier… et la voilà littéralement catapultée dans le tableau qu’elle était en train d’admirer ! Il va lui falloir du courage, de l’audace et beaucoup de mensonges pour avancer dans ce dédale médiéval qui la faisait tant rêver depuis son doux cocon moderne. Mais voilà la vie d’une apprentie au Moyen Age à Bordeaux est loin d’être un long fleuve tranquille. Sa rencontre avec le jeune Colin et son maître Isaac, orfèvre de talent, va être une première étape dans ce parcours initiatique.
Mais comment retrouver le monde contemporain une fois prise dans les tourbillons de la cour d’Alienor d’Aquitaine ? Mona fera-t-elle preuve de loyauté envers Isaac, qui l’a recueillie ? Et qui est cette jeune femme blonde recluse dans l’abbaye de la Grande-Sauve ?
Publié par la maison d’édition Les petites moustaches, ce roman à la trame historique habillement mise en lumière est une leçon d’histoire de l’art très plaisante. Le lecteur (dès 12 ans) y découvrira avec enchantement le monde de l’orfèvrerie et de l’enluminure mais aussi celui de la Cour ou des « petites gens ». Quel plaisir de suivre Mona dans ses découvertes et dans ce tableau du XIIe siècle !
Pour aider le jeune lecteur à s’imprégner de l’ambiance médiévale de Bordeaux au XIIe siècle, des renvois au lexique en fin de roman évoquent le contexte historique ou les événements majeurs à connaître.
Au final, une histoire bien ficelée qui plaira aux lecteurs en partance pour Bordeaux… et également aux amateurs d’art. Qui n’a pas rêvé de passer de l’autre côté de la toile en admirant un tableau ?
La bonne nouvelle : « le léopard d’argent » est le 1er tome de la collection « les lueurs de traverse » qui devrait comporter 5 romans historiques. Deux autres tomes sont déjà publiés sous les titres « Le collier d’Isaac » et « La Bague à 6 pans », toujours sous la plume fluide et captivante d’Anne Samuel.
Sandrine Damie