Un livre dans ma valise Afrique,Lecteur ado Afrique : le corps des femmes en question

Afrique : le corps des femmes en question


La tête ne sert pas qu'à retenir les cheveux - Edition Thierry Magnier

Autant vous le dire, ce roman pour ados est une pépite car il se fait l’écho des différentes visions de l’excision à travers le portrait de 3 générations de femmes. Il réussit le pari d’être léger tout en nous faisant réfléchir.

La tête ne sert pas qu'à retenir les cheveux - Edition Thierry Magnier« La tête ne sert pas qu’à retenir les cheveux » de Pauline Penot et Sabine Panet est un roman qui évoque avec justesse le problème de l’excision. Dans ce 2e opus de la vie de la famille Bocum (« 1er tome : « Le coeur n’est pas un genou que l’on peut plier »), Awa, lycéenne, apprend lors d’une visite médicale qu’elle est excisée… stupeur, colère, incompréhension, elle passe par une large palette d’émotions avant d’arriver à en parler plus calmement, et à mener le combat pour que la plus petite de ses soeurs ne subisse pas le même sort qu’elle.

Dans ce roman, les récits se croisent, les regards évoluent, les tensions s’apaisent. On est emporté dans cette histoire familiale, dont l’écho va bien au delà du récit de ces femmes. Et puis on suit avec tendresse la jeune Ernestine, qui loin des préoccupations de la famille, rêve d’un avenir au cinéma !

Ne pensez pas qu’avec un tel sujet, le ton est grave ou moralisateur. Il est, comme la vie, ponctué de moments drôles et d’autres plus graves. Il offre surtout le portrait de 3 générations de femmes :

  • celui d’Awa, qui grandit à Villepinte et ne connait du Sénégal que ce qu’elle en voit durant les vacances ;
  • celui de la mère et de la tante d’Awa, qui ont vécu leur enfance en Afrique avant de s’installer en France ;
  • celui de Nawdé, la truculente grand-mère qui débarque chez ses filles pour une opération… et qui chamboule leur quotidien !

Un roman qui raisonne particulièrement pour moi

C’est la première fois que je lis un roman qui se passe dans « ma banlieue », avec les lieux et les repères que je connais tant. Villepinte, Le Blanc Mesnil, le Raincy… Cela m’a replongée dans mes années de lycéenne à Aulnay-sous-Bois. Et forcément, aujourd’hui je me demande ce que mes amies de la « Cité des 3 000 » (que je côtoyais avec toute l’insouciance de l’adolescence) ont vécu (ou pas), en retournant l’été en Afrique.

Si l’excision est au coeur du roman, c’est aussi – et tout simplement – un roman sur la vie en banlieue parisienne. Ce livre est un beau clin d’oeil aux rencontres qui parfois bouleversent nos vies ou nous aident à passer un cap.

Enfin comment ne pas vous parler des maximes qui servent de titres à chaque chapitre ? Chacune nous intrigue et nous fait réfléchir avant de nous replonger dans la lecture.

Sandrine Damie

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