Didier Reuss, libraire, nous dévoile sa façon de faire vivre et évoluer le rayon jeunesse de la librairie du musée du Quai Branly.
Vous êtes responsable du rayon Jeunesse de la librairie du musée du Quai Branly. Qu’aimez-vous particulièrement dans votre métier ? Et dans les livres pour enfants ?
Je suis de formation littéraire et j’aime le livre en général. Le livre jeunesse en particulier, est un secteur qui laisse une large part à la créativité. On trouve de magnifiques parution, notamment si on sort un peu des « grands groupes éditoriaux » et que l’on regarde de près les petits éditeurs.
Je suis moi-même auteur-illustrateur jeunesse, et partage cette activité avec celle de libraire.
Pouvez-vous nous parler des livres pour enfants dédiés au Musée du Quai Branly ?
Je suis responsable de la jeunesse depuis l’ouverture du musée. Dès le début, je me suis efforcé à chercher des ouvrages originaux, souvent édités par de petites maisons d’édition, peu représentées dans les réseaux traditionnels type « Fnac » ou autres. Cela semble plaire à nos clients qui viennent souvent chercher chez nous des « perles rares ».
La librairie fait la part belle aux livres pour les enfants. Comment choisissez-vous les ouvrages que vous vendez ?
Je fais bien sûr ma sélection en fonction de la spécificité du musée (toutes les cultures non-européennes), et je laisse une large part à l’Afrique et l’Océanie, les continents les plus demandés. Cela dit, je travaille beaucoup au « coup de coeur ». Lorsqu’un ouvrage me plait, je le mets en avant.
Vous proposez des romans, des contes, des documentaires, des livres de coloriages, des jeux… Avez-vous des titres phares particulièrement demandés ?
Les titres phares sont aussi en fonction des expositions du moment… Par exemple, cet été, avec l’expo sur les Incas, j’ai dû m’adapter à une forte demande sur le continent sud-américain. Je m’adapte aussi en fonction du moment de l’année. Les albums se vendent très bien en fin d’année, ce qui est logique à l’approche de Noël. Les documentaires sont très demandés par le public enseignant. Le roman se vend plutôt au conseil. Le secteur qui rencontre le plus de succès est probablement le « conte traditionnel » (cela touche les jeunes comme les adultes).
De nombreuses maisons d’édition proposent des contes du monde. Avez-vous un coup de coeur à nous proposer en termes de contes ?
A titre personnel, je conseillerais la collection « La caravane des contes » parue chez Flies France. Ce sont des contes du monde destinés aux 8-13 ans regroupés sous des thématiques tells « histoires d’animaux sauvages », « histoire de fêtes ici et ailleurs », « histoires à boire et à manger ». Sous cette thématique, on découvre des contes de tous les continents, souvent peu connus.
Dans les nouveautés de la rentrée, pouvez-vous nous parler d’un roman qui aurait particulièrement suscité votre curiosité ?
Etant donnée la spécificité du musée, les « nouveautés » ont peu d’impact chez nous. En général, je fais ma sélection dans les fonds de catalogues des éditeurs afin de coller le plus possible aux expositions du moment. Par exemple, ce n’est pas à proprement parler une nouveauté, mais lors de l’exposition sur les Incas, j’ai voulu mettre en avant un petit roman paru aux éditions Grandvaux : Carnaval dans les Andes, d’Hélène Grinberg.
En termes de documentaires, quel ouvrage conseilleriez-vous à un junior voulant s’informer sur les cultures du monde ?
Peut-être la collection « Terre des hommes » aux éditions Grandir : chaque volume traite d’un pays sous ses aspects historique, géographique, sociologique, etc. C’est une mine d’or pour chaque pays.
Propos recueillis par Sandrine Damie
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