Même si elle n’y a jamais mis les pieds, le Japon inspire cette auteure jeunesse qui se documente énormément avant chaque création. Elle évoque pour nous son parcours et ses publications.
Depuis 10 ans vous êtes auteure Jeunesse. Vous écrivez aussi bien des albums pour les petits que des romans pour les juniors. Qu’appréciez-vous chez ce jeune public ?
Les jeunes lecteurs ont une foule d’émotions à partager, tant de découvertes à mener encore et la spontanéité de leurs regards rend les échanges vraiment riches.
Quelle a été votre première publication ?
A l’origine, je ne souhaitais pas être éditée ou devenir auteur. J’étais enseignante en école Montessori et lorsque je me suis arrêtée pour mon troisième enfant, je me suis mise à réfléchir à développer les « accessoires » utiles à cette pédagogie afin de la rendre plus accessible à tous, tout en suivant une formation de correctrice professionnelle.
L’aventure de l’édition s’est tricotée au hasard des rencontres. Le premier de mes ouvrages édité est : « Le doudou de Camille » aux éditions Le lutin malin, mais ce n’est pas celui sur lequel j’ai travaillé en premier lieu. « Mon ABC en relief » est paru presque deux ans plus tard aux éditions Lipokili et se base sur la pédagogie Montessori.
Vous avez consacré plusieurs de vos ouvrages au Japon. Qu’est-ce qui vous attire dans cette destination ?
J’aime beaucoup la culture japonaise, et même si je ne m’y suis jamais rendue, j’écris des histoires se déroulant sur ce pays et je travaille en amont beaucoup sur ce que je peux en apprendre.
Pouvez-vous nous parler de l’histoire de « Kinsaku, le poète guerrier » (Zoom éditions) ?
Basho (de son vrai nom Kinsaku Matsuo) est l’homme qui a créé le principe du haïku. J’aime ces petites poésies existentielles, cette douceur et cette profondeur dans leur déclinaison. La collection imaginée par les éditions Zoom « Héros d’ailleurs » permet cette liberté de choisir pour l’écriture un personnage qui nous fascine. Je n’ai pas hésité tant il me semble important de connaître l’origine des choses.
Vous avez réalisé un livret-carte postale aux éditions Du noir si bleu (sortie fin novembre). De quoi s’agit-il ?
Ces cartes sont un objet d’une vraie originalité et d’une double utilité… on n’écrit pas assez je pense de jolis messages juste pour le plaisir pour dire qu’on pense à l’autre pour le partage de la chose, alors écrire sur une belle carte qui comporte une histoire inédite, c’est un double plaisir.
Pouvez-vous nous parler de Kiaan, héros de ce livret-carte postale ?
Kiian est un jeune Aazan qui n’a pas encore obtenu le statut de guerrier, mais qui est prêt à se mesurer aux éléments pour retrouver son flotteur sans qui sa vie ne serait pas la même. C’était une façon de parler du temps météorologique dans un support qui donne une chance au temps chronologique qui passe (laisser une trace dans ce temps-là en envoyant des cartes postales ?).
Enfin, vous venez de publier l’album « les ombrelles d’Izumi », illustré par Aurélia Grandin (éditions du lampion). Pourquoi avez-vous choisi les ombrelles comme fil conducteur ?
Il y a sur FB un de mes « amis » qui est japonais et qui poste régulièrement des « dossiers » complets sur des thématiques traditionnelles japonaises, une belle façon de nous faire découvrir son pays, ses merveilles et ses coutumes. Un jour, le dossier posté portait sur les ombrelles Wagasa… j’ai été emballée et j’ai cherché à en savoir plus sur le sujet… L’histoire est née.
En 2015, aurons-nous encore le plaisir de découvrir le Japon ou une autre destination sous votre plume ? Parlez-nous des ateliers d’ombrelles que vous allez proposer !
Je pense, oui, continuer à me promener littérairement au Japon dans mes histoires. Pour ce qui est des ateliers sur les ombrelles, j’en mène un actuellement avec deux classes de CE1 : après la lecture de l’histoire d’Izumi, les enfants ont exprimé tout ce que les ombrelles leur inspiraient. et nous avons tricoté une histoire avec leurs mots. Ensuite nous travaillons à dessiner des motifs d’inspiration japonaise et ils les reproduiront sur des vraies ombrelles pour finir. Nous avons aussi travaillé sur l’écriture en japonais de certains de leurs mots.
Propos recueillis par Sandrine Damie