Alors qu’il vient de recevoir la Pépite du documentaire au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, Nicolas Jolivot a pris le temps de répondre à quelques questions sur son parcours.
Vous avez débuté en tant qu’artiste plasticien, et êtes devenu auteur et illustrateur jeunesse par la suite. Comment êtes-vous passé du volume à la représentation graphique et à l’écriture ?
Je ne suis ni vraiment l’un, ni vraiment l’autre. En fait, j’appartiens à la famille “touche-à-tout”, ce qui me permet de faire des mises en page, des scénographies d’expo, des petites installations, et des illustrations de toutes sortes. Je ne me sens pas complètement illustrateur pour la jeunesse, j’essaie seulement d’être simple pour tout le monde dans mes textes et mes dessins.
Les ateliers que j’anime parfois dans les médiathèques s’adressent à tous les publics et je n’aime rien tant que voir un jeune de 12 ans près d’une dame d’un âge disons “respectable” essayer de faire, chacun, au mieux et même de s’entraider. Après, si des personnes dont c’est le métier estiment que mes textes et mes dessins peuvent s’adresser aux plus jeunes, ça me convient parfaitement.
Vous êtes un voyageur-marcheur et vous nous faites profiter de vos escapades à travers vos carnets de voyage. Quels sentiments souhaitez-vous passer à travers les carnets ?
J’ai surtout marché dans ma jeunesse, maintenant je me calme…et je ne suis pas un “grand” voyageur. J’essaie juste de découvrir le monde de temps en temps à pas lent ou à train lent. Je découvre un pays, une culture et en même temps j’oublie le mien, la mienne pendant un moment, pour mieux les retrouver au retour. J’éprouve un grand sentiment de liberté en voyageant. Si je peux transmettre aux plus jeunes ce goût du déplacement en autonomie, c’est déjà ça.
Quand vous vous lancez dans un carnet, à quoi pensez-vous ?
Tout simplement à me faire plaisir !
Comment est née la collaboration avec HongFei pour le documentaire « Chine, scènes de la vie quotidienne » ?
Après une première collaboration (Le Calligraphe), j’ai proposé les dessins et les textes de « Chine, scènes de la vie quotidienne ». ça ne rentrait pas dans leurs collections mais je crois qu’on s’est retrouvé sur quelques points essentiels : une approche de l’Autre pas trop stéréotypée, trouver de la poésie dans l’ordinaire des ailleurs sans tomber dans une naïveté plombante, parler de ce qui ne va pas sans juger trop vite.
Vous y présentez des scènes de vie « ordinaires » accompagnées de textes éclairant sur les multiples facettes de la société chinoise. Pourquoi avez-vous choisi cette approche ?
Je ne l’ai pas choisie, elle s’est imposée naturellement. En voyage, je dessine d’abord, de façon suggestive, et j’écris ensuite pour apporter des informations. J’ai juste développé un peu plus que ce que je pratique habituellement pour le carnet de voyage.
Pourquoi la Chine et pas un autre pays pour ces scènes de vie ?
Parce que j’y suis allé presque tous les ans depuis bientôt 10 ans, pendant un ou deux mois à chaque fois plus un séjour de 6 mois en famille. C’est un minimum pour ce si vaste territoire. Je voulais recouper mes impressions, les vérifier en tous lieux et en toutes saisons. L’idée d’un ouvrage est venue sur la fin.
Vous venez de remporter la Pépite du documentaire du Salon du livre et de la presse Jeunesse de Montreuil pour « Chine, scènes de la vie quotidienne ». Que représente ce prix pour vous ?
Evidemment, je suis très content, et même flatté que des personnes dont les compétences font autorité s’attachent à cet ouvrage ! Mais aussi pour HongFei qui fait un travail remarquable en général et porte beaucoup d’attentions à ses auteurs.
Quelle sera votre prochaine destination de voyage pour la fin d’année ou 2015 ? Avec un livre Jeunesse à la clé ?
Je ne sais pas encore vraiment, je laisse faire le destin aussi. Je ne veux pas trop planifier. Il faut rester ouvert pour saisir les opportunités au moment où elles se présentent. Guyane, Maroc, Chine… mon cœur balance entre ces 3 destinations que je connais déjà un peu. Ou ailleurs, qui sait ! Un nouveau livre, peut-être, si tous les éléments sont à nouveau réunis pour le faire.
Propos recueillis par Sandrine Damie
Blog de Nicolas Jolivot : http://nicolasjolivot.canalblog.com/