« Seul l’horizon » de Matt Riordan dégage une puissance et une force que seul un élément naturel comme la mer peut provoquer quand il se déchaîne. Suivez-moi dans cette lecture où vous allez sentir le gazole à plein nez.
Dans ce roman, tout se fait et se gagne par la force. Une fois lancé dans ce récit maritime, vous aurez des écailles de poisson collées à la chair comme ces marins que vous côtoyez le temps d’une saison de pêche. Et avec les pluies qu’on se prend sur la tête en Bretagne (et dans une grande partie de la France hein !) en ce moment, ça met bien dans l’ambiance 🙂
Que raconte ce roman dans les eaux polaires de la mer de Béring ?
Présentation de la maison d’édition : » Alaska, années 1990. Adam a besoin d’argent, et vite. Sa bourse d’études lui a été retirée après un délit commis sur le campus. S’il ne réunit pas 26 000 dollars en quelques mois, il peut mettre une croix sur son brillant avenir. Le jeune homme embarque à bord d’un vieux chalutier pour une saison de pêche en mer de Béring. Un boulot dur, dangereux, qui consume corps et âme.
La plupart des marins du Vice ont connu la prison. Des hommes rugueux, brutaux, impitoyables, à l’image des tempêtes qu’ils traversent. Sous les ordres du capitaine Nash, l’équipage travaille sans relâche et lutte pour sa survie. C’est dans la tourmente qu’on apprend de quel bois on est fait.
Dans ce roman d’apprentissage tendu, à l’écriture immersive, s’entremêlent des destins forgés par la houle.«
Mon avis de lecture sur le roman « Seul l’horizon »
Après cette lecture, vous ne regarderez plus le poisson dans votre assiette de la même façon. Adam embarque dans un petit rafiot qui part pour une saison de pêche aux harengs et aux saumons dans les eaux froides du détroit de Béring. Ce qui le motive ? L’argent ! Car ce jeune homme doit trouver rapidement quelques milliers de dollars pour finir ses études universitaires.
Il ne connaît rien à la mer, rien à la pêche en haute mer, rien à la vie à bord d’un bateau. Deux lascars aguerris à l’exercice vont le prendre à bord de leur vieux bateau pour une initiation express et sans filet !
Et vous voilà embarqué à leurs côtés, découvrant la routine des marins, la vie âpre, l’intensité et la tension lors d’une pêche, des conditions de vie apocalyptiques… et pourtant, d’une saison à l’autre, ces marins reprennent la mer. Pour la liberté absolue, pour l’adrénaline, pour les excès. En mer, ils se sentent vivants !
J’ai été happée par ce récit et par la façon dont l’auteur nous fait monter, à ses côtés, à bord de ce bateau de pêche. Ici, la moindre erreur est fatale, le « chacun pour soi » aide à survivre, les limites sont plus que repoussées, mais le prix à payer est élevé pour se faire du cash rapidement. Si la tempête gronde en mer, le roman est aussi une invitation à se pencher sur nos tempêtes intérieures (les petites histoires qu’on se raconte à soi-même mais qui ne sont que des leurres).
Il semblerait que l’auteur se soit inspiré de sa propre expérience de marin quand il avait la vingtaine pour dépeindre cet univers de forçats des temps modernes. Chapeau à lui et à ces guerriers en haute mer !
Allez savoir pourquoi, en refermant le roman, j’ai fredonné « C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme… » (t’as la ref’?!)
C’est un coup de cœur.
Sandrine Damie
Seul l’horizon
De Matt Riordan
Roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Nathalie Guillaume
Éditions Paulsen
22 €