Auteur et illustrateur, avec 100 idées à l’heure, Laurent Audouin a laissé de côté quelques minutes ses projets en cours pour nous dévoiler quelques secrets de fabrication !
Auteur et illustrateur, vous publiez de nombreux albums jeunesse au fil des mois. A quoi carburez-vous pour tenir un rythme aussi soutenu (et je ne parle pas des maquettes des inventions folles « des aventures fantastiques de Sacré Coeur) ?
Franchement, parfois je me le demande… C’est une forme de boulimie et en même temps une envie profonde de faire partager tout ce que j’aime. C’est ma façon d’essayer de donner le goût du livre aux enfants et de faire découvrir la littérature jeunesse aux adultes, aussi.
Votre nouvel album sur Londres en tant qu’auteur et illustrateur fait partie de la collection « Génial, mon école part… ». Comment est née cette collaboration avec la maison d’éditions Les P’tits Bérets ?
Et bien, tout d’abord, j’avais démarré le premier tome « Classe découverte » aux éditions Bayard. Mais, je souhaitais garder une totale liberté de création sur la série et je pensais que la faire durer chez un gros éditeur serait peut-être un frein. J’ai rencontré Caroline Perot (éditions « Les P’tits Bérets ») et son enthousiasme a rejoint le mien pour développer cette série avec elle. Depuis, nous avons réalisé 5 tomes de « Génial, mon école part… » et le sixième « Génial, mon école part… à Londres » vient tout juste de sortir.
Comment dénichez-vous l’école puis la classe qui va accepter de vous avoir à ses côtés pendant un voyage scolaire justement ?
Alors, l’idée est simple ! Ce qui m’intéresse, c’est le vécu, le vrai, le spontané… aussi, quand j’ai l’idée d’un nouvel épisode, j’en parle à des amis enseignants autour de moi (qui vont relayer au besoin) et j’en parle aussi aux enseignants que je rencontre durant l’année lors des rencontres scolaires, où je suis invité. Donc, et c’est très important : Les élèves que je vais accompagner ne doivent rien savoir de ce que je prépare… RIEN ne filtre jusqu’au moment du départ (ni rencontre, ni séance : il faut être dans la découverte, au même titre que l’enfant qui va faire son voyage) ! Ils me découvrent le jour du départ et j’embarque avec eux avec mon carnet de notes et mon appareil photo. Ils pensent très souvent que je suis journaliste et que je prépare un article….et je leur dévoile mon identité et les raisons de ma venue au bout de 2-3 jours, seulement. Cette discrétion me permet de tout capter, avec le plus de naturel possible.
Il faut que chaque enfant qui lira ensuite la série ait l’impression que j’ai raconté (de façon drôle) son voyage à lui ! Pas de trucage, juste du vécu !
Lors de ces périples collectifs, vous prenez des notes, gribouillez dans vos carnets et prenez une tonne de photos. Etes-vous du genre à tout jeter une fois l’album sorti ou votre cave ressemble aux archives nationales ?
Je collecte et garde mes notes dans des petits carnets ! J’adore les montrer ensuite aux élèves que je rencontre pour leur donner l’idée et l’envie d’en faire de même à leur tour. Les tonnes de photos (environ 800 à chaque voyage) sont stockées sur mon ordinateur, ensuite…et les illustrations « entassées » dans des tiroirs.
Une fois l’album publié, avez-vous des retours/avis des enfants qui ont pris part à l’aventure avec vous ?
Oui, oui, c’est très important ! J’essaie de les revoir à la sortie du livre ! C’est la cerise sur le gâteau et ma façon de leur dire merci ! C’est ce que j’ai fait pour le précédent, par exemple. J’avais accompagné les élèves de l’école française d’Oslo en classe de mer (en Bretagne) au mois de mai 2012, et je suis allé leur porter le livre en octobre en Norvège (et là encore, je n’avais pas prévenu de mon retour… ils étaient super contents et moi aussi !).
Dans la série « les enquêtes de Mirette », une fois le lieu de l’intrigue défini, comment vous documentez-vous (photos, voyages sur place, totale improvisation, etc. !) pour rendre aussi vivant Venise, Barcelone, la Bretagne, etc.?
C’est simple : Je vais toujours sur place pour faire des photos des lieux que j’ai à dessiner. Je pars avec le manuscrit de Fanny Joly (l’auteure) et je vais dans tous les endroits de l’histoire, afin de m’imprégner de l’ambiance, essayer de trouver des petits détails à redessiner et pour comprendre l’architecture et la ville.
Dans vos albums, la destination de l’histoire revêt toujours une importance particulière. Quel est le 1er lieu de vacances/voyage de votre enfance qui vous vient à l’esprit quand je vous pose cette question ?
Le Sénégal ! C’est le premier pays étranger où je suis parti avec mes parents quand j’avais 7 ans… et j’ai encore tout le voyage en tête !
Quelle sera la destination de votre prochain album ?
Alors…plutôt quelles destinations ! Pour « Génial, mon école part… », je ne sais pas encore (c’est normal, le nouveau vient tout juste de sortir). Pour « Les enquêtes de Mirette« , ce sera la côte d’Azur (Mai 2015), puis Tokyo ou Montréal pour le suivant. Et pour « Les aventures fantastiques de Sacré Coeur », ce sera Paris, comme toujours, et plus précisément : l’Opéra de Paris (avril 2015).
Propos recueillis par Sandrine Damie